3 conseils pour une meilleure digestion et absorption des nutriments
Si ce que nous mangeons revêt une importance considérable
pour notre organisme, notre façon de manger est tout aussi essentielle pour
notre santé ; autrement dit, ce que nous absorbons de la nourriture -et le
moment auquel nous l’absorbons- conditionne en partie les effets bénéfiques et
observables d’un produit alimentaire. Personne ne pourra dire le contraire, des
plats de grande qualité, même en quantité équilibrée, n’apporteraient pas
grand-chose au corps (sauf en matière de calorie), si les nutriments qu'ils
contiennent parvenaient peu ou pas du tout à nos cellules. À chacun
sa manière de manger… C’est précisément ce qu’on appelle l’alimentation. Et une
bonne alimentation, à n’en pas douter, passe également par une bonne digestion.
Après les fêtes de fin d’année, où la richesse des repas n’a eu d’égal
que leur durée, encourager cette bonne digestion et l’absorption des nutriments
par des mesures simples, relève presque, pour nous, herboristes, de la priorité sanitaire ! Nous nous y
attelons donc avec autant de plaisir que nous en avons pris à table, gourmands et fin gourmets que nous sommes…
Attendre d’avoir faim
D'une manière générale, il ne faudrait manger que lorsqu’on
a vraiment faim ; et non parce que notre horloge (pas notre horloge interne,
notre horloge murale !) indique « l'heure du repas ». Cela peut paraître une
évidence à certains, une information anodine pour d’autres, mais quoi qu’il en
soit, c’est un fait établi : notre système digestif ne peut fonctionner de
manière optimale que si l'on ressent véritablement la faim. Attendre d'avoir
faim pour manger peut sembler une mesure dérisoire, mais c’est ainsi et
seulement ainsi que notre corps interprète et utilise correctement les
substances nutritives contenues dans les aliments qu’il ingère.
Malheureusement, peu d'entre nous connaissent le luxe de
choisir le moment de leur repas en fonction de leurs besoins naturels ; tout du
moins en ce qui concerne le déjeuner. Ceux qui travaillent mangent bien souvent
parce que c'est l'heure de la « pause casse-croûte » et qu’ils n’auront plus
l’occasion de manger plus tard. Pourtant, manger sans avoir faim, c'est-à-dire
sans en avoir vraiment besoin, provoque bien souvent des troubles de la
digestion et potentiellement, une légère surcharge pondérale.
En effet, ce n’est que lorsque nous avons vraiment faim que
les aliments ingérés peuvent être digérés correctement et que les substances
nutritives qu'ils contiennent sont utilisées par le corps de manière optimale.
Pour faire simple, la faim indique à notre cerveau que le moment est venu de
manger. C’est à ce moment-là et uniquement à ce moment-là que les sucs
digestifs et les enzymes nécessaires au broyage et à la décomposition des
aliments sont produits en quantité suffisante : si nous mangeons sans en avoir
réellement besoin, les aliments ingérés ne sont jamais digérés correctement. La
digestion est retardée et les aliments restent « plus longtemps que prévu »
dans le tractus gastro-intestinal. La flore intestinale peut s’en trouver
modifiée et l'absorption des nutriments par l'intestin grêle limitée. En
revanche, lorsque nous attendons d'avoir vraiment faim pour manger, en toute
logique, nous améliorons notre digestion et l'absorption des nutriments.
Retarder le repas pour rester jeune et mince (!)
Cerise sur le gâteau : en attendant d'avoir vraiment faim
pour manger, on lutte contre le vieillissement de ses cellules et on travaille
pour son équilibre énergétique. C’est une machine bien rodée : quand nous avons
vraiment faim, le corps libère davantage de substances telles que l'adénosine monophosphate cyclique, l'hormone de croissance, l'adrénaline et le
glucagon, qui amorcent la régénération cellulaire et tissulaire et nous rendent
plus performants. Merci à notre héritage génétique ! Pour nos ancêtres
primitifs, la faim était un signal pour la recherche de nourriture. Lorsque
nous avions faim, nous devions d'abord être physiquement actifs et nous
procurer notre nourriture en la chassant ou la cueillant. La faim n'est donc
pas synonyme de « coup de mou » : elle permet à l'organisme de sécréter des
substances qui nous rendent performants. N.B. : en attendant la faim, nous
puisons notre énergie dans les réserves de nutriments et la graisse corporelle,
de sorte qu’en prenant soin de retarder un peu l’heure d’un repas, nous faisons même du bien à
notre santé et à notre silhouette. C’est d’ailleurs sur ce principe qu’est basé
le jeûne intermittent ou "fasting" (
Mâcher avec soin
Mâcher avec soin. Ce conseil peut paraître, lui aussi, anodin, mais n'en est
pas moins efficace. Lorsqu'on mange en mâchant soigneusement, on soulage l'estomac et
l'intestin ; on contribue à ce que les substances nutritives contenues dans les
aliments soient mieux décomposées et donc, plus facilement disponibles pour les
cellules. Une mastication prononcée permet bien souvent d'améliorer certains
troubles digestifs tels que les ballonnements ou les lourdeurs d'estomac après
les repas. En règle générale, mâchez jusqu'à ce que la bouchée se transforme en
bouillie et ensuite seulement, avalez. Réduire une portion à l’état «
semi-liquide » peut prendre plus ou moins de temps en fonction de la teneur en
eau de l'aliment, et sembler plus ou moins naturelle selon
l’aliment concerné (un morceau de pastèque est mâché nettement plus rapidement
qu'un morceau de pain complet) ; mais apprendre ou réapprendre à mâcher dans
les règles du lard (désolé) n'est l’histoire que de quelques semaines. Après quoi
vous ne prêterez plus attention à votre mastication intensive (bouche fermée,
s’il vous plait), mais en conserverez les bénéfices. Notez que bien mâcher
favorise également le plaisir de manger, puisque de nombreuses nuances de goût
ne se développent sur nos papilles gustatives que lorsque nous broyons les aliments
plus longtemps qu’à l’accoutumée.
Mâcher plus pour maigrir plus
Une mastication intensive participe, de fait, à l’élimination des kilos superflus : les personnes qui mâchent plus longtemps sont rassasiées plus tôt ! Mâcher correctement améliore réellement l'absorption des nutriments, de sorte que notre corps se contente d’une plus faible quantité de nourriture ; pour ainsi dire de la quantité dont il a réellement besoin. Parallèlement, des études tendent à prouver qu’une mastication soignée influence les hormones de la faim telles que la ghréline, le glucagon-like peptide 1 et la cholécystokinine, de telle sorte que l'estomac se vide plus lentement et que nous nous sentons plus vite rassasiés. Il convient donc, pendant les repas de fêtes -à défaut de se priver- comme pendant les repas ordinaires, de bien mâcher chaque bouchée pour favoriser la digestion, améliorer l'absorption des substances nutritives, savourer plus encore les délicieux mets servis par notre maman, notre tata ou notre copain cuistot, et par la même occasion, limiter notre prise de poids.
Chouchouter son intestin, pilier de l’absorption des nutriments
Pour encourager une bonne digestion et l’absorption optimale
des nutriments par l'intestin, un entretien doux, naturel et modéré de ce
dernier peut venir compléter les conseils précédents. Cet entretien commence
évidemment, chaque jour, par une alimentation saine et équilibrée. Bannissons,
comme de bien entendu, la consommation excessive de sucre, de protéines, de
pain blanc et de pâtes (mamma mia, qué vais-jé dévénir). L’intestin, à bien des
égards, mérite d’être chouchouté : non seulement, il abrite une grande partie
de notre système immunitaire (de nombreuses cellules immunitaires y sont
situées ; ses bactéries, qu’on désigne par le terme microbiote, jouent un rôle
majeur de défense contre les agents pathogènes) mais c'est aussi en son sein
qu’a lieu la majeure partie de l’absorption des nutriments. Notre intestin est
presque comparable aux racines d'une plante (déformation professionnelle
d’herboriste) : ce n'est que lorsque ses parois et ses villosités sont en bonne
santé que les nutriments broyés peuvent être correctement acheminés par la
muqueuse intestinale vers la circulation sanguine et, de là, vers les cellules.
Certaines plantes peuvent aider, en cure ou consommées occasionnellement, à
entretenir ou à rétablir la symbiose des bactéries, à conserver une flore
intestinale exemplaire ou à soigner des troubles digestifs courants. En voici
une liste non exhaustive, que vous pourrez évidemment retrouver sur les étagères de l’herboristerie Fleurentin à Woippy, où un pharmacien se
fera un plaisir de vous conseiller parmi :
- les graines de psyllium (qui aident au transit)
- l’angélique (qui facilite la digestion)
- la mauve (pour ses propriétés anti-inflammatoires et
digestives ; qui soigne les troubles gastro-intestinaux)
- la bardane (pour ses propriétés dépuratives ; qui
développe la flore intestinale et calme les douleurs)
- le séné (qui permet une meilleure évacuation des selles)
- les racines de pissenlit (pour leurs propriétés drainantes
; qui favorisent le développement de bactéries intestinales bénéfiques)
- la mélisse (pour ses propriétés digestives et apaisantes ;
qui équilibre le transit)
- le fenouil (drainant et stimulant, dépuratif pour
l’intestin, antispasmodique)
- le radis noir (qui amplifie la sécrétion de bile et veille
à une bonne digestion)
- la fumeterre (qui en cas de digestion difficile, voire
d’obstruction intestinale, facilite l’élimination, contribue à une activité
hépatique saine et possède des propriétés antispasmodiques)
- le frêne (qui agit comme un laxatif très doux contre la
constipation ; pour éliminer les parasites intestinaux)
- le bouleau (qui facilite l’élimination rénale et
l’élimination digestive)
- la reine-des-prés (qui protège les muqueuses de l'estomac
et de l'intestin)
- le thé vert (qui améliore la flore intestinale et lutte
contre les diarrhées légères)
- l’artichaut (qui favorise l’élimination rénale et
digestive)
- la menthe poivrée (qui favorise une bonne digestion)
Si vous souffrez, du reste, d'hyperperméabilité intestinale ou souhaitez prévenir naturellement cette
perturbation du fonctionnement normal de
la paroi intestinale, vous pouvez également vous tourner vers les solutions
suivantes :
- le zinc, le magnésium et sélénium
- la vitamine D
- les acides gras Omega
3
- les polyphénols
- la glutamine
Une fois encore, pour discerner clairement les spécificités et
le rôle de chacun de ces compléments
alimentaires et déterminer s’il y a, dans votre cas, nécessité de consulter
un médecin, demandez conseil à votre pharmacien-herboriste.